Pages 70-73
A Collection of the State Papers of John Thurloe, Volume 1, 1638-1653. Originally published by Fletcher Gyles, London, 1742.
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August-November
Montrose his proclamation for calling the parliament at Glasgow. A copy.
From the public records of Scotland in the laigh parliament house at Edinburgh.
Charles, by the grace of God king of Great Britain, France, and Ireland, defender of the faith, &c. to our lovitts our sheriffs in that part conjunctly, and severally specially constitut, greeting: Forsamekle as by the providence of the almighty God these long continued troubles of warre and commotion within this most ancient and native kingdome, raised and fomented by the rebellions and politique practise of some few turbulent and seditious spirits, are now quenched and suppressed by the necessitat force of armes; and that notwithstanding therof, the profanation of religion, with all manner of irreligious and abominable sectaries, the oppression of the subjects with exorbitant taxations, excises, imposts, and other insupportable burthens, under which they groane; the confusion of government, with treasonable parliaments, conventions, committes, and such other forged judicatories, and those heavy burthens of sessings, quarterings, and plunderings of armies, the miserable and inevitable concomitants of warre and faction cannot but still remaine, as the horrible effects of wicked athesme, barbarous tiranny, and insolent usurpation and rebellion, till there be some sound order and solide course taken for the composing and ordering of this rent and distracted kingdome; and seeing there can be no meanes so suteable to our royall office and fatherly care, and no remedy so proper for these present distresses, as to indict and convocat an parliament, where by the advise of our estates we may enact such lawes, as shall for the present seem most fitt for God's glory and the well of religion, and suppressing of all ungodly sects, for the security of our owne royall person and crowne, for the order of governement, relieffe and liberty of our poore distressed subjects, especially for the just and equall reparation of such burthens and losses, as have in any sort been sustained by any of our faithfull subjects, through the unjust oppression of the rebells, or the progress of our royall army, and for preventing of such dangers in tyme to come; our will is herefor, and wee charge yow straitly and command, that incontinent thir presents seen yee pass to the market crosse of our burgh of Glasgow, and to other burghs or shires within this kingdome, and there, in our name and authority, by open proclamation and with sound of trumpet, yow convocat, warne, and charge all dukes, marquesses, earles, vicecounts, lords, commissioners of shires and burghs, and all other haveing voice in parliament, to conveene at Glasgow the twenty day of October next to come, and there to be present in our parliament to give their advice and voice, both in the foresaids and all other things that shall happen to occurre; and that as they shall be answerable to us under all highest paine, with full assurance to all those, that shall give their appearance at this present parliament, of an absolute remission, and free pardon from us, and an act of grace thereupon of any part they have had of the foresaid rebellions, except such as are notorely knowne to have beene the speciall authores and principall somentars of the foresaid combustion and rebellion: and wee doe by these presents dispence with all ceremonie and formality, which otherwise the law provids, and that in regard of the present necessity and trouble. And this to doe wee committ to yow conjunctly and severally our full power by these our letters, delivering them by yow duly execute and indorsat againe to the bearer. Given at Glasgow the eighteenth day of August, and of our raigne the twenty one yeares, 1645.
Per mandatum Jacobi marchionis de Montrose commissionarii.
Vera Copia. Jo. Cheislie.
Extracts of several letters of monsr. de Montreuil, the French resident in England, to monsr. de Brienne.
31 Aout, 1645. [N.S.]
From the Collection of monsr. de Montreuil's letters in the library of the Abbey of St. Germain at Paris.
Apres avoir accuse la reception des deux premieres depeches, dont il vous a pleu m'honorer, je vous dirai, que j'ai eu audience dé messrs. les deputez d' Ecosse; et que j'ai reccu d'eux tous les honneurs qu' en pouvoit attendre une personne, qui les alloit visiter de la part de sa majesté. Ces messrs viennent presentement de me rendre visite, en laquelle ils m'ont confirme les memes choses, qu'ils me dirent, apres que je leur eus parlé la premiere sois, — que je ne leur pouvois rien dire de plus agreable, que de leur parler de la paix — que depuis qu'ils ne m'avoient veus, ils avoient fait instance a mess. du parlement d' Angleterre, qu'ils leur donnassent communication des articles, qu'ils devoient proposer au roi de la Grande Bretagne, et qu'ils avoient demandé d'eux, que la paix se traita par autre voye, que par celle des billets, ainsi qu'ils les nomment, — qui seroit un moien pour eloigner les choses de toute forte d'accommodement en pretendant de le vouloir faire. Qu'ils avoient eu response sur ces deux points, que les articles que l'on porteroit au roi de la Grande Bretagne seroient les trois, qui surent proposez au dernier traité et que pour ce qui regardoit la maniere de les presenter, les Anglois ne le pouvoient faire que par billet; mais que les Ecossois pouvoient traiter avec leur roi par deputez, et en lui saisant des propositions, ou l'on pouvoit ajouter ou diminuer les choses, qu'ils jugeroient ensemble raisonnables.
On m'a averti, que celui, qui a apporté ces lettres du roi de la Grande Bretagne à la reine, par lesquelles on pretend qu' elle a pouvoir de regler les affaires d' Irlande a sa volonté, est un serviteur, qui a quitte m. Forster, nommé du Fresne, qui n'a rien que des simples copies de ces lettres, dont il dit avoir eu entre ses mains les originaux. II a apporté encore, a ce qu' on m'a dit, 1' original d' un mandement donné par m. l' archeveque de Paris aux curez de son diocese, pour porter le peuple a contribuer par leurs charitez à l' advantage des affaires du roi de la Grande Bretagne.
Pour ce qui est de l' accommodement, je vous dirai, monsieur, que d'une part le mauvais etat, ou est le roi de la Grande Bretagne dans le nort, et de l'autre les jalousies, qui sont entre l' Ecosse et l' Angleterre, et qui separent les Anglois entre eux, donnent sujet de penser, que ce prince n' eut jamais ensemble tant de moien et tant de besoin de s' accommoder, qu'il a presentement. Mais il le peut esperer principalement par les Ecossois, ce qui est ici un sentiment general. Mais je pense, qu'il seroit necessaire pour cela de permettre l'establissement de la religion Ecossoise en Angleterre.
7 Sept. 1645. [N.S.]
Monsr. de Sabran s'etant voulu persuader d' abord, qu' allant en Ecosse je lui retranchois quelque chose, qui etoit de son partage, il a commence premierement à parler mal de mon envoy comme d' une chose, qui devoit choquer le roi de la Grande Bretagne, ne devant y avoir qu' une personne, disoit il, de la part d'un prince, ou il y avoit seulement un roi et les parlementaires d' Angleterre; puisque c' etoit une chose, qui regardoit leur interest, et qu'ils avoient quelque sujet de croire, que la France ne pouvoit entretenir aucune amitié avec l' Ecosse, qu'elle ne sut prejudiciable à l' Angleterre.
28 Sept. 1645. [N.S.]
J'ai veu m. le comte de Loudun chanc. d' Ecosse, à qui j'ai rendu la lettre de S. M. il l'a receue avec toute forte de respect, et m' à temoigné que c'etoit un honneur, qu'il eut a peine osé esperer dans le meilleur etat de leur affaires. Il m' a fait connoitre, que les Ecossois desiroient veritablement la paix. - C'est un sentiment, qui commence a etre en tou Vol. i. p. 151. tes les factions, qui divisent ces deux roiaumes, qui se portent ce semble à la paix; les plus soibles, parcequ' elle leur est necessaire; et la plus puissante, qui est celle des independans, parcequ' elle a peur d' etre prevenu par les autres; de forte qu' on a sujet de croire, que le roi d' Angleterre ne doit pas laisser echapper cette conjoncture.
II n'est pas arrivé un moindre changement en Ecosse cette semaine que les precedentes; il sembloit, que tout y sut ruiné entierement, de sorte que leur condition etoit egalement mauvaise en leur pais, et en celuicy, quand ils ont receu nouvelle de la desaite de toute l'armée du marq. de Montrose. Je vous envoie une copie de la lettre ecrite sur ce sujet au chanc. d' Ecosse.
"Le seigneur cejourdhui a Philiphaugh proche Selkirk est apparu glorieusement a son "peuple. L' infanterie ennemie est toute demeurée sur la place, et toute sa cavalerie est rompüe: plusieurs ont eté faits prisonniers, entre lesquels sont le chev. Alex. Lesley, "leur gen. major, leur ajut. gen. Stuart, le chev. Jean Hay, et le chev. Spotswood, à qui "le roi avoit donné le cachet au prejudice du comte de Lanerk, que le comte de Lanerk "a pris, et auquel il a oté ce cachet. On ne scait encore aucune particularité, &c."
The translation of a letter of the prince of Wales to general Fairfax, inclosed in one of monsr. de Montreuil to monsr. de Brienne.
Nous avons un si prosond ressentiment des miseres et des calamités de ce roiaume, que ce que nous demandons à Dieu avec des plus ardentes prieres est, qu'il lui plaise de lui donner une bonne paix. Et nous croyons, que ce seroit une grande benediction du ciel sur nous, si nous etions assez heurex pour pouvoir être un instrument, qui servit à la procurer; et pour cette raison nous avons resolu d'envoier deux de nos conseillers vers le roi notre pere avec de belles ouvertures d' accommodement, que nous croions, qu'elles contribueront beaucoup à le faire. Nous desirons donc, que vous nous fassiez tenir un passeport, ou que vous nous en procuriez un des deux maisons, qui composent le parlement a Westminster, pour les barons Hopton et Culpepper, et pour douze personnes de leur suite, asin qu'ils puissent seurement aller trouver le roi notre pere, et revenir ensuite vers nous. Apres quoi nous esperons faire voir au monde, que nous ne voulons rien oublier de tout ce qui se peut faire pour arreter se sang, qui se verse dans ce roiaume, et pour empecher, que de malheureux qu'il est il ne devienne tout a fait miserable. Donne en notre cour d' Oxénstern ce 25 Sept. 1645.
Translation of general Fairfax's letter to the commissioners of both kingdoms, inclosed in one of mons. de Montreuil to monsr. de Brienne. 30. Sept. 1645.
Messeigneurs,
Son altesse m'a envoié par son trompette la lettre, que je joins a celleci, qui contient
ce, qu'il desire des deux maisons du parlement. II m'a semblé, qu'il etoit de mon devoir de la leur faire tenir par votre entremise, et que je ne devois pas empecher de croitre
ce bouton plein d'esperance, qui ajoutera un jour aux titres de notre jeune saiseur de paix, si
j'ose le nommer ainsi, une sleur plus glorieuse, et dont l' odeur sera plus excellente, que celle
de la rose de ses ancêtres, s'il est vrai, que Dieu se veuille servir de lui, pour mettre sin a
cette guerre. Je souhaiterois d' apprendre sur ceci vos sentimens, qui seront religieusement
observez par votre, &c.
Fairfax.
Extracts of monsr. de Montreuil's letters to monsr. de Brienne.
12 Octob. 1645. [N.S.]
La perte, que le roi de la Grande Bretagne a faite maintenant devant Chester, acheve presque de le porter a sa derniere ruine. A peine cette nouvelle eut eté apportée, que le comte d' Hollande me la vint donner, et me dit, qu'il n'y avoit plus qu' un moien pour sauver le roi, qui seroit de se conseiller de se jetter en l' armée des Ecossois; qu'il etoit pauvre gentilhomme, et qui avoit peu de suite, mais qu'il me donnoit sa parole, qu'il iroit trouver aussitot le roi d' Angleterre avec dix mil hommes pour obliger les independans à lui faire des conditions seures et honorables. Que cela cut bien merite de depecher en France un exprés, asin qu' au même instant, qu'on seroit scavoir à la reine sa maitresse le peril du roi son mari, on put insinuer le remede, qu'elle y pourroit apporter. — Mais je m' ex cusai de l' envoy, qu'il me conseilloit. — Je vis aussistot m. de Balmerino; je lui representai l'etat, où etoit reduit le roi de la Grande Brétagne. Je lui dis, qu'il etoit tems qu'ils sissent paroitre s'ils avoient pour son service l'affection, qu'ils avoient si genereusement temoignee; et je lui proposai ensuite la retraite du roi en leur armée, comme une chose, qui m' etoit vénu en l' esprit.
Le baron de Balmerino me dit, qu'il approuvoit fort cette proposition, et que le roi se conservoit, s'il venoit se joindre à eux; mais qu'il apprehendoit qu'il ne le peut faire, quand il voudroit pour le distance, qui etoit entre sa personne et leur armée et qu'il craignoit encore, qu'il ne veulut pas faire, quand il le pourroit, puisque les Ecossois avoient refusé de faire parler au lieut. gen. Calender un cheval. Flamand, qui venoit de la part du roi, à ce qui s' est dit, pour demander qu'il se peut retirer en leur armée. Que toutesois si le dit roi pouvoit prendre cette resolution, il ne se pourroit rien faire presentement de plus utile pour lui, ni pour eux.
Ensuite de quoi nous arretâmes, qu'il en communique avec le chan. d' Ecosse, et qu'il le porteroit à donner ordre' au chev. Moray d'en parler, quand il seroit à la cour.
26 Octob. 1645. [N.S.]
Il m' a semblé, qu' en faisant connoitre aux deputez d' Ecosse le veritable interest, qu' avoit la France à ne les laisser pas ruiner, on les asseureroit bien davantage de la protection de S. M. que par tout autre moien; ce que les porteroit plutot à moins rendre de soumission aux Anglois, et ainsi mettroit plus aisement entre eux la division, qui ne seroit pas moins utile a la France, qu'elle est necessaire pour remettre les affaires du roi d' Angleterre.
Le chev. Moray part aujourdhui avec toutes les instructions necessaires, s'il peut avoir ses passeports du parlement d' Angleterre. Il a beaucoup de credit aupres de sa nation, de forte, monsieur, que vos saveurs seront bien emploiées vers lui.
M. Sabran s'est enquis de moi, comment j'etois avec mess. les deputez d' Ecosse; de mon voyage en ce pais là des inconveniens, qu'il y trouvoit, si le roi de la Grande Bretagne etoit plus puissant, &c.
16 Nov. 1645. [N.S.]
—Mais ce qui me porte davantage à croire, que le roi d' Angleterre se maintiendra encore quelque tems, est, que ceux, qui sont plus puissans dans le parlement, ne veulent pas la fin d' une guerre, dont ils tirent beaucoup de profit.
Il se dit, que le prince Robert parla avec beaucoup de hardiesse au roi. en prenant congé de lui, et lui fit des reproches assez sensibles jusqu' à lui dire, qu'il n' avancoit pres de sa personne que des coquins et des mechans.