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Mary, Queen of Scots to M. de Mauvissière. |
1584, Jan. 28. |
Ce ne m'a pas esté peu de consolation
d'avoir eu de vous nouvelles si longuement attendues et avec
icelles veu le soing qu'il plaist au roy, Monsieur mon beau
frere, demonstrer vers mon miserable estat par deca, la
seureté de mon filz et le bien et manutention commune de
nos affaires; en quoy je vous prie de travailler le plus vifvement qu'il vous sera possible de mener ceste sienne bonne
intention à effect, specialement pour votre voyage par deca
et en Escosse du quel ne scauroit reussir qu'un tresgrand bien,
les choses estans bien usées et conduictes comme je m'asseure
que par votre prudence et ancienne experience des affaires
de cestre isle vous scaures tres bien faire. Je ne feray aulcune
responce encores aux lettres que vous m'avez envoyées du
roy, mon dit seigneur et frere, attendant celles de sa main
et de la royne, Madame ma belle mere, que vous avez par
dela. Aussi que je serois bien aise de scavoir auparavant
quelle responce vous aura esté faicte sur ce que de leur part
vous avez charge de proposer en ma faveur. Cependant,
outre ce que j'en escriptz à mon ambassadeur par la despesche
cy-enclose que vous luy ferez, s'il vous plaist, promptement
tenir, je vous prieray de les remercyer bien affectueusement
de ma part pour leur bons offices et preuves d'amitié en cest
endroict, les asseurant que moy ny mon filz aultant qu'il
me vouldra croire ne nous departirons jamais de l'ancienne
alliance d'entre nos estats et moins de la particuliere obligation
que nous leur avons pour tant de bons effects de leur protection
par moy plus que jamais desirée. Quant à notre accord
et commune bonne intelligence avec la royne d'Angleterre,
je ne veulx que vous pour tesmoing si en effect et par tous mes
deportemens et negociations depuis votres sejour de huict ans
en ce royaume je n'ay pas essayé par tous moyens d'y parvenir
et le meriter aultant qu'il estoit en ma puissance; mais helas!
ce n'est pas entre elle et nous que gist le principal fondement
de ceste division semée, nourie et fomentée de jour en jour
par ceulx que pour glisser entre nous et se faire chemin à
leur injustes pretentions de ceste corone nous ont tousjours,
aultant qu'ils ont peu, separées es eslongnées l'une de l'autre,
et s'attaquans ensemble toute la race et posterité du bon roy
Henry septiesme, mon bisaieul, n'en vouldroient veoir pas un
sur la terre. C'est pourquoy voyans moy et mon filz les plus
proches et premiers en rang apres la royne, ma dite bonne
sœur, ils vouldroient aussi nous faire marcher les premiers
en l'ordre par eulx desseigné de notre commune ruine, et
sans que ce noeud soit une foys tranché et rescindé difficilement aultre se pourra il jamais seurement estraindre comme
vous desirez entre la dite royne et nous, au moins nos ennemis
ne le permectront jamais. Ce dernier traicté de l'este passé
et ce que depuis s'en est ensuivy en donnent trop suffisante
preuve au bout de seize ans d'actente en une prison tresrigoreuse pour une de mon rang et sexe, de sorte que si ce n'estoit
pour le respect du roy, mon dit seigneur et frere, aux bons et
fraternelz advis duquel je veulx en toutes choses defferer,
comme j'y suis obligée, je me resouldrois au pis comme je
voys mesdits ennemis y tendre et m'y urger à toute extremité,
pis ne me pouvans faire que de m'attaquer, comme ils font
meschamment et en honneur et à la vye par eulx de moictié
advancée. Le premier j'espere en despit d'eulx me conserver
avec l'aide de mon Dieu, protecteur des innocens. Quant à
leur menées et praticques contre ma vye, pour plaisante
qu'elle me soit j'ay fort peu d'occasion d'en faire estime,
si ce n'est pour conserver à mon filz ce qui nous appartient
par deca; en quoy je la tiendray tous jours bien employée,
estant au reste la perte que je crains le moins en ce monde.
Partant quoy que desseignent mes dits ennemys qu'ils
deliberent de l'avoir, avant que jamais je prejudice à mon
filz en une cause si juste et de telle importance ou que je luy
manque pour sa seureté et manutantion quoy que m'en
puisse advenir, et ainsi tant que la royne les credictera et
leur donnera le dessus contre moy et mon pauvre enfant,
lequel je plainds plus que moy mesme, je ne voys pas que
nous soyons pour approcher de compte. A vos bons offices
doncques je me remectray entierement de faire sur le tout
selon que vous congnoissez estre l'intention du roy, mondit
seigneur et frere, jusques à ce que je scache comme vous
y aurez trouvé la dite royne, ayant ja par advance faicte, je
le vous proteste tressincerement, tout ce qui estoit en moy
à l'effect de l'amitié que vous desirez entre nous. Et si vous
passez icy, comme je souhaicte extremement, je vous pourray
plus particulierement informer par bouche de tout ce qui
sera de besoing. Cependant, il y a deux poincts principaux
de quoy je vous prie affectueusement de faire instance envers
la dite royne—le premier, qu'il luy plaise m'esclaircir et faire
satisfaire de ce malheureux et tresfaulx bruict malicieusement
espandu de ma conversation avec ce seigneur qui m'a en
garde ou d'autre façon que ce soit qui pourroit me toucher
en l'honneur, repetant derechef que quiconque l'a dict a
poltronnement et villainement menty et mentira toutes et
quantesfois qu'il le dira, prenant sur moy de luy faire prouver
les armes au poing par personne de sa qualité, quelqu'il puisse
estre, si sa meschante conscience luy permect de comparoistre.
Et cecy comme plus particulierement je le vous ay mandé
par mes dernieres je vous prie de publier et faire publier en
tous les endroicts de ce royaulme et partout aillieurs, à ce que
nul cy apres soubs pretexte d' ignorance ne se licencie d'une
si detestable imposture et que la verité en puisse clairement
apparoistre devant tout le monde. Je ne me suis jusques
icy voulu persuader ce qu'une dame de ce royaulme et sa
plus jeune fille par serment volontaire et non jamais requis
m'ont diverses fois chanté aux oreilles que moy ny mon filz
ne debvions jamais esperer bien amitié ny faveur de la dite
royne d'aultant qu'elle nous haissoit tous deux à l'extremité
et que le plus prompt et seur moyen de gangner sa bonne grace
estoit, comme elles avoient experimenté, de demonstrer
de nous hayr et faire du pis qu'il se pourroit contre nous.
J'ay assez faict paroistre par le dernier traicté que je n'ay
pas adjousté foy à telles impressions, et pour ceste occasion
auray je encores recours à la dite royne ne me voulant totalement desesperer de son bon naturel vers ceulx qui luy sont si
proches à ce que contre telles personnes qui n'ont paradventure
moins faulsement et malheureusement dict et faict contre
elle mesmes que contre moy (ce que quand nous viendrons
la je le verifieray à leur honte et confusion) il luy plaise tenir
la main à la juste defence de mon honneur, non que par telles
gens et leur mesdisance il puisse estre entasché mais d'aultant
qu'en l'estat ou je suis, ayant la langue et la main liées aussi
bien que les pieds, tous moyens m'y sont retranchez d'y
pourvoir, comme aisement je pourrois faire se j'estois en liberté.
Il me souvient tousjours comme je fus interdicte et empeschée
de me justifier de la calomnie qui me fut imposée à l'endroict
de Monsieur le Duc, mon beau frere, venant (je puis dire
maintenant) de la mesme bouticque ce que me faict d'avantage
craindre que mes ennemys, supprimans vostres lettres et les
miennes sur ce dernier subject pour aussi en supprimer la
verité, ne me retranchent la commodité de m'en esclaircir
par votre moyen, ce qu'advenant je les asseure avant la main
que je crieray si hault en ceste maison que le bruict en yra
plus loing et outre. Je ne me pense pas si destituée d'amys
en la chrestienté que mesmes à mon desceu ils ne se mectent
en debuoir de me defendre de façon que, si aulcun d'eulx
cy apres, soit par libelles et aultrement, venoit à publier
aulcun secret d' importance comme servant à ma dite defense,
il fault que je prie la dite royne de ne me l'imputer ou s'en
offenser d'aultant que je crains que me voyans touchée si avant
ils n'espargneront rien pour discrediter mesdits ennemys
jusques au meilleur d'entre eulx. Beale luy pourra ramentenoir
ce que sur le propos de l'histoire d'Escosse dernierement
semée en ce pays je luy diz de quelque bon office que j'avois
faict vers la dite royne, et pour conclusion je la pense en
conscience obligée de m'assister en cest endroict tant s'en
fault que delascher et abbattre ainsi la bride à mesdits ennemys,
estant à la verité bien cruel qu'en son royaulme et estant
entre ses mains, chascun aye puissance et quasi adveu de
m'oultrager en toutes sortes et que ce soit crime de me porter
le moindre respect du monde quand ce ne seroit qu'en
consideration de notre si estroicte parenté tandis qu'elle me
tient si estroictement lyée. L'autre point de quoy je desire
que vous luy parliez de ma part est pour la seureté de ma
garde durant l'absence du comte de Shrewsbury, s'il va en
court comme vous me mandez. Vous la prierez donc au nom
du roy, mon dit sieur et frere, et au mien à ce que celuy
qui sera appoincté icy durant le dit voyage ne soit tel que je
puisse justement reprocher, c'est à scavoir ancien ennemy
et declaré pretendant à la succession de ceste corone ou à
la devotion de mes ennemys et desdits pretendans, protestant
des à present devant vous comme personne publicque et
ambassadeur d'un si grand roy affin que par vous le dit roy,
mon filz et tous mes autres parens et amys en ayent tesmoignage
qu'en la garde d'aulcun tel que dessuz je ne puis nullement
tenir ma vie seure; et, au cas que j'y sois commise, je charge
la dite royne de ce qui me pourra mesadvenir. Non que d'elle
il me puisse jamais tumber en l'entendement, je le diz sans
flaterie estant moins que jamais en telle humeur, mais seulement à faulte de n'y avoir pourveu en estant advertye pouvant
assez s'asseurer de moy avec ma seurete propre. Je vous
prie que ce poinct vous soit de recommendation pour toute
innovation qui se pourroit faire de mon estat pardeca. Je
loue Dieu de ce qu'il n'a permis la malice de mes ennemys
se desborder tellement que de ne m'avoir chargée jusques
à present, comme vous m'asseurez, d'aulcune participation
en toutes ces dernieres brouilleries; et à la verité je puis justement prendre sur la salvation de mon ame que je n'ay oncques
avant lesdites brouilleries ouy parler ny nommer le dit
Sommerfeild ny Arden dont vous m'escripvez, tant s'en fault
que j'aye jamais eu intelligence quelconque avec eulx et moins
pour telles deliberations dont ils ont esté accusez. Je ne doubte
poinct que mesdits ennemys, comme ils sont assez vigilants
de ne perdre aulcune occasion par laquelle ils puissent prendre
advantage contre moy, ne se soient mis en tout debuoir d'attirer
ce qu'ils ont peu de cest orage sur ma teste, mais en cas qu'ils
puissent verifier que avec les dessus dits directement ou
indirectement en quelque façon et maniere que ce soit j'aye
jamais negocié ou faict negocier de chose quelconque, licite
ou illicite, je suis tres contant de prendre sur moy la honte
de leur condemnation. Ce que je vous diz expressement
affin qu'il n'en reste le moindre scrupule du monde à la royne
ou aillieurs, si d'adventure mesdits ennemys vouloient en
donner soubz main aulcune sinistre ou faulse impression au
contraire, les deffians en cest endroict de faire leur piz, si ja
ils ne l'ont faict comme je le croy, et que c'est la vraye force
de la verité si claire et apparente qui les a contrainctz en despit
qu'ils en eussent de l'advouer et recongnoistre en cecy. Je ne
veulx poinct desguiser que ce ne soit à mon tresgrand regrect
d'avoir entendu par votres lettres que les catholiques de ce
royaulme soient soubzsonnés, chargés et poursuiviz d'aulcunes
menees ou praticques, non pour part que je voulzisse prendre
avec eulx en aulcune action injuste, mais pour le seul respect
et honneur de la mesme religion que je professe, et professeray
tant que je viveray avec l'ayde de mon Dieu. Toutesfois
quand on aura bien tout remué ça et dela, je m'asseure
qu'on m'y trouvera aussi peu meslée qu'en tout le reste,
n'ayant eu ny la volonté ny les moyens de ce faire, et en defie
tous mes ennemys, qu'ils ne veulent faire comme un nommé
Toplyffe, lequel il y a cinq ans ou environ, ayant entrepris
de verifier une praticque par moy dressée de m'en aller d'icy,
ne peut recouvrir que deux pauvres belistres, condamnez
à la mort pour quelques crimes, lesquels venant à estre
confrontez sur ce qu'on leur avoit faict dire apart ou mis en
avant soubz leur nom ne se peuvent seulement recongnoistre
l'un l'autre et moins d'avoir eu affaire que ce fust ensemble.
Voyla les traictz dont je suis servie et neantmoins tolerés
contre toute justice. Or, si aulcun d'entre lesdits Catholiques
ou protestans de ce royaulme sont trouvéz en paroles ou aultrement affectionnez vers moy et se servir, à mon desceu, de ma
souffrance, ce n'est crime qui me doibve estre imputé, nul ne
pouvant estre comme on dict de tous hay et aymé; mes dits
ennemys ayant sur ce à considerer que comme par ma tresgrande et trop longue patience, conjoincte avec toutes les
demonstrations de bienveuillance vers eulx qu'il m'a esté
possible, je n'ay peu jusques icy rompre leur inveterée et
obstinée rancoeur envers moy, aussi ne sera il paradventure
en leur puissance, quoy qu'ils puisse faire, de me faire hayr
à ceulx à qui je n'en ay jamais donné occasion, et paradventure
quand les choses seroient meurement poisées et sans aulcune
passion il se pourroit maintenir que telle simple affection
vers moy et mon filz, n'oultrepassant pas le debuoir qu'ils
doibuent à leur royne, est aussi peu blasmable et punissable
que les confederations et amitiés jurees de plusieurs avec
nous competiteurs en la succession de ce royaulme. Toutefois,
pour ne scavoir aulcunement les fondez et particularitez
de tout ce remuement contre lesdits catholiques et affin
de n'offenser la dite royne, je ne veulx entreprendre de justifier
personne plus oultre; seulement la prieray je par vous de
bien meurement considerer si c'est le zèle de la religion ou
pour son service qui ha poussé toutes ces années passées les
chefs des puritains en ce royaulme à poursuivre si à l'extremité
lesdits catholicques et non pas l'advancement de leur ambition
particuliere, ne se soucians aulcunement de ce qui en peut
advenir tant à elle qu'à tout l'estat, moyennant que peu à
peu soubz quelque pretexte qu'ils puissent attrapper ils
deffacent et ostent de leur chemin tous ceulx qu' ils pensent
contraires à leurs desseings et injustes pretentions, soient
catholicques, protestans ou aultres. Si selon l'affection que
j'ay au bien et repos de cest estat je m'advancois d'avantage
d'en remonstrer rien sur ce à la dite royne il seroit priz en
mauvaise part et comme si des à present j'y pretendisse aulcun
interest, toutesfois elle me permectera de vous dire, M. de
Mauvissière, pour en user ainsi que le jugerez à propos, que
paradvanture ces grandes dernieres prosecutions soubz pretexte
de religion peuvent en avoir mis plusieurs hors de l'esperance
qu'ils avoient conceue que, suivant le conseil qu'elle donne aux
autres princes de la Chrestienté en faveur des protestans
pour reunir et conserver leurs subjects et estats en bonne
amitié et concorde, elle les tolereroit à tout le moins vivans
en son obeissance. Je n'en parle, je proteste, pour congnoissance particuliere que j'aye d'aulcune telle chose, mais seulement par imagination de ce que peut ressentir, en telles
extremitéz un homme de bien qui ha sa religion bien imprimée
en l'ame, ayant de ma part tousjours abhorré la force et violence
en telle matiere, comme mes deportemens ont assez tesmoigné
tant que j'ay esté en mon royaulme propre. Je me suis
laissée aller plus avant que je ne voullois sur ce propos lequel
revenant à mon particulier je conclueray par ce poinct que
ny avec catholicques ny avec protestans de ce royaulme je
n'ay rien pour le present à desmesler, n'ayant onques recherché
que la commune seureté de moy et mon filz et manutantion
de son estat en Escosse, en quoy encores je me suis tousjours
premièrement et principalement addressée à la dite royne par
bons et doux moyens y pourvoir. Les offres et conditions
tres desavantageuses pour moy esquelles je me soubzmis
l'an passé pour delivrer mon dit filz de la captivité et dangers
ou il estoit en rendent assez de tesmoignage, pouvant dire
qu'il n'a tenu qu'à la dite royne si des ce temps la delivrant
notres personnes de prison elle n'a captiva noz cœurs entièrement à elle qui sera tousjours quand elle y vouldra bien penser
la meilleure et plus juste seureté qu'elle se puisse establir
avec nous. Votre responce touchant l'intelligence secrette
qu'ils disent que vous avez eu avec moy est si pertinente
que je n'y puis rien adjouster, et de vray ils ont de tout temps
experimenté qu' ou les occasions se sont offertes j'ay si librement faict entendre mes plainctes à la dite royne que je n'eusse
peu en escripre davantage quand j'eusse eu toutes les voyes
secrettes du monde pour les departir aillieurs, tesmoing ma
lettre du moys de Novembre, l'an 1582. Je vous remercye
affectueusement de ce que vous avez fourny et advancé pour
moy depuis le mandement de cinq cens escuz que je vous
ay envoyé, lequel je ne puis trouver bon que de Chaulnes
ayt faict difficulté d'acquicter attendu que c'est pour ma
personne propre. Je ne luy ay donné le commandement
qu'on vous a allegué, seulement luy ay je ordonné de ne payer
aulcunes partyes extraordinaires avant qu'avoir satisfaict
à ce dont je luy ay faict estat pour ma despense et les gaiges
de mes gens par deca afin de luy lever toute excuse de manque
de founds et par ce moyen obvier à toute retardement. Je
n'ay ce neantmoins laissé de vous faire envoyer la lettre que
vous desirez pour commander derechef votre payement, me
sentant cependant bien obligée par l'offre que me faictes de
fournir ce dont j'auray besoing par dela de n'avoir moins de
soing de vous en satisfaire. Ce n'est pas de ceste heure que je
trouve le manque que vous me remonstriez au maniement
de mon douaire et specialement depuis deux ou troys années
en ca qu'en partye par la negligence d'aulcuns de mes principaux officiers, en partie par le peu de faveur que mes affaires
ont trouvé avec aulcuns du conseil du roy, monsieur mon
bon frere, le tout s'en est allé en decadence. Vous me ferez
tres grand plaisir de me departir librement et particulièrement
voz bons advis pour y remedier, car j'ay deliberé de ce faire
le plustost qu'il me sera possible. Je suis bien marrye que
Thomson aye tant attendu par dela considerant la necessité
presente de mes affaires que vous luy pouviez assez tesmoigner.
Il n'y a ordre que je luy puisse subvenir, ny en don ny en
prest, de la somme qu'il demande. Il recepvra ma lettre
de recommendation à mon filz pour le recepvoir à son service
avec une ordonnance de cent escuz pour luy ayder à se retirer.
J'en ay tant d'aultres sur les bras que si peu qui me reste
de mon douaire n'est bastant pour la moictie. Je n'ay eu
aulcunes lettres d'Archibal Duglas. Tesmoignez luy de
ma part combien la continuation de son debuoir et affection à
mon service m'est agreable et l'envie que j'ay de les recongnoistre. Sur ce, me recommendant à votre bonne grace je
prie Dieu qu'il vous aye en sa saincte et digne garde. Escript
au chasteau de Sheffeild, Angleterre, le 28 jour de Janvier 1584.
Signed: Vostre entièrement meilleure amye, Marïe.
In handwriting of one of her secretaries. 7 pp. (133. 36.) |
|
Intelligence. |
[1584, Jan.] |
The French Ambassador being an atheist
to gratify the House of Guise, desireth the P. death. |
|
The practice of conveying the Q. of Scots ceased, for that
her being here as a prisoner may more profit her than her
absence from hence any other where at liberty. |
|
There hath passed for the space of these 15 months monthly
letters from some of good calling in this realm unto the Pope's
Nuncio in France. |
|
There is yearly paid to a personage of good calling in this
realm a pension of 2,000 crowns, which heretofore was paid
by the S. Ambassador, but of late hath not been paid by him;
the cause why he knoweth not. |
|
One of great estate monthly repaireth to the Spanish
Ambassador secretly. |
|
The French Ambassador not trusted. |
|
Two Scottish packets hath passed of late by the Spanish
Ambassador. |
|
The Spanish Ambassador that is departing hath laid the
platform, the executioner whereof is he that is to come. |
|
One 100,000 crowns of the Church land put to sale, to be
employed in the confederate wars. The K. of S. hath
authority from the Pope to tax the spirituality of Spain of their
thirds.—Undated. In Walsingham's hand.
1 p. (205. 117.) |
|
Mayor and others of Hull to Lord [? Burghley]. |
1583–4, Feb. 6. |
They pray that ships returning in their
voyages may discharge at the port town and not in creeks.—
6 February, 1583.
Fragment only. 2 pp. (213. 29.) |
|
Breeding And Mustering of Horses. |
1583–4, March 5. |
Commission to Lord Burghley, Lord
Treasurer, and ten others to enquire of the breed of horses,
and for the mustering of horsemen.—5 March, 1583–4.
Endorsed: Lord Treasurer. See S.P. Dom., Eliz., Vol.
169, No. 10. Portion of seal. Parchment. 1 p. (216. 7.) |
|
Munitions for Jersey and Guernsey. |
1583–4, March 5. |
Account of powder, shot and other
munitions for the island of Jersey, delivered to Sir Amias
Pawlet, knight, captain of the island, by virtue of the Queen's
warrant dated 14 February, 1583.
The total amount of the account is, 278l. 7s. 2d. |
1583, March 6. |
A similar account for the island of
Guernsey, Sir Thomas Leighton, knight, captain.
The total of this account is, 480l. 9s. 2d.
Endorsed: "The proportion for thisles of Jersey and Guernsey, Mense Marcii, 1583." 2¼ pp. (138. 165.) |
|
Bishopric of Winchester. |
[1583–4, March.] |
Articles agreed upon by the Bishop of
Winchester with the Queen at such time as he received the
temporalities of the same bishopric.
Draft. Endorsed: Recognisance for the bishops, 1583.
5 sheets. (208. 9.) |
|
John Vaughan to the Queen. |
1584, April 6. |
His military services to the Queen and
her sister. For lease in reversion of the farm of Thorley,
Isle of Wight, to the use of David Urry, the tenant.—6 April,
1584.
Note by Dr. Dale that the Queen grants a lease of 20l.
1 p. (1000.) |
|
Thomas Norton. |
1584, April. |
"A catalogue of all the books, papers and
matters of state found in Thomas Norton's study, and
committed by her Majesty to the charge of Thomas Wilkes,
Clerk of the Council." (73 numbers.) 2 pp.
(140. 51.) |
|
Dover Harbour. |
1584, May 2. |
Indenture between the Queen and the town
of Dover for 5,000l. advanced to them for the making of Dover
Haven; to be paid in five years out of the average and
tonnage granted by Parliament.—2 May, 1584.
Parchment. 1 p. (216. 8.) |
|
Munitions for Ireland. |
1584, June 9. |
Certificate by Anthony Bickersteth and
others, as to the munition sent to Chester in the charge of
John Shrief, and improperly stayed from embarkation there by
Alexander Cotes, Controller there.—June 9, 1584.
1 p. (141. 134.) |
|
[Theobalds.] |
1584, Aug. 2. |
Plan of "the uttermost gate by the horse
pond, with the sutors walk" [? Theobalds].
1 p. (143. 49.) |
|
Isle of Man. |
1584, Aug. 12. |
Lease by Henry Earl of Derby to Silvester
Halsall his servant, of certain cornmills in the Isle of Man.—
August 12, 26 Eliz.
Copy, certified as correct by R. Molineux and others.
1 p. (141. 136.) |
|
Marches of Scotland. |
1584, Aug. 13. |
Points to be enquired upon by the jurors
now impanelled within the county of Northumberland
according to the tenor of an act of Parliament made 23rd
Eliz., for execution whereof her Highness' commission is now
addressed to the Lord President of the North and others.
The enquiry concerns decayed and unoccupied tenancies
and houses of habitation; the number of horsemen and
footmen maintained; the causes of decays; farms converted
to pasture; and absentees.—Newcastle, 13 August, 1584.
Incomplete. 2 pp. (203. 55.)
For report of the Commissioners, see S.P. Dom., Elizabeth,
Addenda, Vol. 28, Nos. 80, 95.iii, iv, v. |
|
The Borders. |
1584, Aug. 17. |
Principal points to be enquired of by the
jury now empanelled within the county of Cumberland,
according to the tenor of an act of Parliament made 23rd
Eliz., for execution whereof her Highness' commission under
the great seal is now addressed to the Lord President of the
North and divers others.—Carlisle, 17 August, 1584.
Signed by Jo. Carliolen, H. Scrope and 7 others.
2 pp. (203. 56.)
(For the report of the jury see under September 3, 1584.) |
|
— to Mr. Secretary [Walsingham]. |
1584, Aug. 24. |
Endorsed: Copy of a letter to Mr. Secretary
from Paris 24 August, 1584, by Bournham.
Endorsed by Burghley: 24 August, 1584. 4 pp. (203. 57–8.)
Printed by Murdin, p. 415. |
|
The Borders. |
1584, Sept. 3. |
Cumberland. The presentment of the jury
charged there for the enquiry upon certain articles, for the
fortifying of the furniture of the Borders.—Cockermouth,
3 September, 1584.
Signed by Jo. Lamplughe and 19 others. 36 sheets.
(208. 10.)
For abstract of the above see S.P. Dom., Eliz., Addenda,
Vol. 28, No. 95.i, under date 8 Sept., 1584. |
|
Certificate by the Earl of Worcester. |
1584, Sept. 20. |
Certificate by William, Earl of Worcester,
that he has appointed James Johnes, clerk, B.A., vicar of
Puddle Trenthide, co. Dorset, one of his domestic chaplains,
according to the statute concerning chaplains of noblemen.—
20 September, 26 Eliz, 1584.
Signed: W. Worcester, and attested by Nicholas Ridgeway,
M.A., vicar of Ede. Sheet of paper. (222. 30.) |
|
The Borders. |
|
(1) |
1584, Sept. 22. |
Presentment of Christopher Chaitor and
William Lawson, justices of the county of Durham, and
19 jurymen, upon articles delivered 1 September, 1584, by
Richard bishop of Durham and others, Commissioners, by
virtue of a commission according to an act of 24 Eliz.: to
enquire within the counties of Northumberland, the
Bishopric, Cumberland and Westmorland, as to what
tenements and houses of habitation have been decayed and
not occupied with able men of service since 27 Henry 8 (1536);
as to decay of supply in horsemen and footmen; the causes
of the ruins and decays, and how they may best be repaired
repaired &c.—22 September, 1584.
Signed. Parchment. 1 p. (216. 9.)
See also S.P. Dom., Eliz., Addenda, Vol. 28, No. 95. |
|
(2) |
1584, Sept. 24. |
Articles containing the charge given to
the jury for execution of the commission for fortifying the
Borders.—Newcastle, 15 August, 1584.
The last page only of the above.
The following are attached:— |
|
(i) Presentment of the inquest empanelled at the Court
of Wardenry held within the Tolleboothe of Barwick,
24 September, 1584, by Lord Hunsdon Governor of Barwick,
Lord Warden of the East Marches, by virtue of a commission
to enquire upon certain decays within the wardenry of the
East Marches.
20 sheets, imperfect. |
|
(ii) The last two pages of a presentment by certain tenants
of the East Marches with regard to tenements &c. there.
Apparently part of the last-named paper. Signed by Marr,
Luke Ogle, George Owrd, Richarde Orde, Herre Ourd, Robert
Muschampe, Oswold Yonghusbande, John Carre, Thomas
Burrell and others.
2 pp. (216. 10.) |
|
(3) |
1584, [Sept.] |
Return for Westmorland, giving townships,
lords, number of tenements decayed and standing, and
services of horses and footmen.
The total of all the decays of 88 townships is 221 tenements
standing, but 53 furnished, wherein is decayed 162 horsemen
and 50 footmen.—1584.
19½ pp. (214. 18.)
See S.P. Dom., Eliz., Addenda, Vol. 28, 95.ii. |
|
Mary, Queen of Scots to the Master of Gray. |
[1584,] Oct. 1. |
Monsieur Gray. Ce changement de ma
demeure et l'imporveu arrive joinct l'observation de mes
nouveaux gardiens des plusieurs de mes amys et intelligens
a esté cause que je n'ay receu vos dernieres des 2me et 3me
Juin et 2me de Juillet que le 9 de September; et au mesme
temps ayant receu par Negoli et d'ailleurs seur advertisement
que vous esties sur vostre partment pour vous acheminer
par deça, j'estimay que ma responce ne pourroyt vous trouver
à temps en Escosse, et pour ce pris je resolution de la vous
faire tenir à Londres, où mes dit gardiens m'ont encores de
nouveau assuré que vous esties attendu des le 5me de ce
mois au plus tarde. Cependant, je ay escript mon opinion
à mon fils touchant le overture que vous m'avez faict en son
nom pour votre voyage vers la royne de Angleterre et luy
mandé playnement que je ne puis aulcunement approuver
ceste artificielle demonstration de malcontentement et nouvelle
division entre luy et moy, comme estant prejudicialle à tous
deux pour les raysonns en suivant—à scavoir que la royne
de Angleterre y ou n'adjoustera poinct de foy et le prendra
à dissimulation et jeu, desseigné expres entre moy et mon
filz, ce que suffira pour empescher votre passage vers moy au
lieu de le faciliter, ou, si el croit la dite division estre vraye,
c'est donner à nos ennemis pres d'elle le seul advantage qu'ils
desirent aujourdhuy pour la destourner de proceder plus
avant en aulcun traité ou accord avec nous. Car sans aulcune
doubte ils luy ont faict jusques icy mettre et fondre sa seurté
et de son estat en nostre division, pour laquelle vous scaves
comme ils ont travaillié et travaillent journellement par tous
moyennes et persuasions possibles vers l'un et l'autre; et
scachant que nulle chose ne la jusques icy tant faict retenir
d'attaquer nous et d'assister et supporter par force ouverte
nos rebelles refugiéz que la persuasion qu'elle a conceu de
l'union d'entre luy et mon filz, prevoyant que par consequens
estoyent joincts avec nous et assisteront tous les princes
de la Christienté, nos amys et tous aultres qui peuvent dependre
de nous deux, tant en ce royaume qu'en Escosse et partout
ailleurs, nos dictz ennemis maintenant ne peuvent par ung plus
prompt et expedient moyen divertir et faire retirer la royne
d'Angleterre de tout traité et accord avec nous qu'en luy
faisant donner assurance et confirmation par mon fils propre de
la division d'entre luy et moy, d'aultant que par la la royne
d'Angleterre, nous estimant l'un et l'autre moins forts et
capables de luy nuire, se tiendra plus asseure et perdant la
crainte qu'elle avoit de notre union tiendra moins de compte
que jamais de faire ne pour luy ne pour moy; ains au contraire
procedera elle plus confidemment à nostre trouble, persecution
et ruine, suivant le desir et advis de nos dictz ennemies qui
ne recherchent aultre chose. Somme, croes certainement qu'il n'y
a que la seule crainctie et apprehentione d'un extreme qui puisse
amener la royne d'Angleterre à faire pour nous, et que rien rendra
mon filz si contemptible vers elle que si soubs le pasteure de ses
belles promesses elle peult une fois destituer et priver de l'appuy
et support de moy et des princes estrangers, l'aparance
desquels ores que jusques icy sans effect nous peult beaucoup
servir pour tirer d'elle plus advantageuses conditions, sy
nous en scavons bien user. Partant, si mon fils (ores que
je ne le pense si mal advisé de s'y fier ayant ja eu tant
d'experience des faulses procedures de la royne d'Angleterre
en son endroict) est persuadé, est par belles [promesses] de
ycelle royne d'Angleterre ou d'ailleurs, qu'en se monstrant
separé de moy il obtiendra d'elle à part de meilleures
conditions, qu'il s'asseure au contraire qu'en persuadant
la royne d'Angleterre de ceste separation d'entre luy et moy,
qui est la seule chose à quoy elle tend de luy donner, comme
on dict, le croc en jambe, et qu'elle ne se soucira par apres
de performer et observer chose quelconque de quelle aura
promis. Quant aux menasses dont elle se pense paradventure
espouventer, je ne la tiens point pour si peu de cœur que cela
le puisse retenir de demonstrer publiquement selon que son
debuoir et honneur propre l'obligent l'union qui en toutes
choses qu'il a par moy qu'il doibt avoir avec moy. Car la
royne d'Angleterre est à present plus sus la defensive que
l'offensive, se voyant fort mal seure entre ses propres subjects
et hors du part de sa puye du duc d'Anjou et du prince
d'Oranges, qui estoient ses principaux pilliers, et en mauvais
et fort doubteux estat avec les premeirs et plus grands princes
de la Christienté, lesquels elle crainct infiniment de contraindre
et convier d'acourir auz feu si elle l'allumoit en Escosse. Je
ne doubte point qu'elle ne paist mon filz, comme elle faict
moimesme, de l'esperance de la succession de ceste couronne
mais ce n'est que artifice pour seulement nous tenir en laisse
apres elle, ayant des le commencement de son regne tenu
tousjours ceste maxime principale de sa seureté ou elle est
plus resolu que jamais de ne declarer tant que elle vivra
aulcun heritier ny de suffrir aulcun de ses subjectis destourner
ses yeux d'elle pour la regne de l'advenir. Pour conclure ce propos
je ne puis trouver aulcunement bon que vous laissies en façonne
que ce soit la royne d'Angleterre se persuader qu'il y aye
entre moy et mon filz aucune division, ou qu'il se veuille au
traité entieremant separer de moy ou moy de luy. Ains au contraire nous est il tres important pour ne discourageir nos amys et
animer nos ennemyes que ouvertement il face apparoistre par
vous le debuoir et affection vers moy, et ne peult faire aultrement
sans encourir la reputation d'estre extremement dissimulé
se faignant en un chose si juste et raisonnable soit entre
ceulx qui croyront la dite division pour vray sans prejudicier
grandement à son honneur par toute la Chrestientie et mesmes
à l'endroict de nos propres ennemeis, aulcuns desquels m'ont
ja dict que s'il est de bon naturel il ne fauldra pour vous, toutes
choses intermises, de requerir plainement mon entiere
delivrance et liberté pour la dessus fonder et assurer le progres
du dit traicté. Mais le bruicte est ja entre eulx et vyent
jusques à moy que vostre voiage tend à deux principalles
fins — l'une de reveler à la royne d'Angleterre une praticque
et enterprise contre elle par vous descouvert durant votre
sejour en France, et au reste luy faire au nom de mon filz
plusieurs offices et ouvertures d'amitié fort advantageuses
sans aucunement my nommer et comprendre. Dequoy
aulcuns d'eux desja bravent fort et se tiennt fort seure.
Je ne scay si le Compte de Arran pour faire valoir icy son credit
et monstrer qu'il mene mon fils où bon luy semble n'auroit
point esté autheur de ce conseil la afin de leur faire paroistre
qu'il a effectué la promesse qu'il leur avoit faict de le separer
de moy, mais pour cela en ses derniers rencontreis et negociations
avec M. de Hondisdon il n'en a pas eu meux que par le passé.
Quoyque s'en soit, je vous prie aultant que vous respectes
mon contentement pour jamais de ne disunyr moy et mon
filz en nulle poynct de vos procedures et negociations avec
la royne d'Angleterre et ceux de son conseil, et, si vous m'avez
apporté lettres de mon fils ne faisant mention d'aulcune
secreit intelligens entre luy et moy, envoyes les moy
ouvertement par la poste ordinaire; et, en cas que vous
n'en ayes apporté, ne faillies de me rendre aussi ouvertement
comme par son expres commandment et en son nom toute
tesmoignage de son debuoir, entiere affection et obeissance
en mon endroict. Quant au plus important et secret que
vous avez à m'impartir, si vous ne passes icy, je manderay à
l'ambassadeur de France qui vous ouvre les voyes pour
m'escrire; auquel vous vous pouvez fyer et l'employer en ce
que vous avez à negocier par dela non contravenant derectement au bien du roy de France. Mais procedes avec le dit
negoci[ateur] selon la cognoissance ou information que vous
avez de son humeur, à scavoir retenuement et sans luy
communiquer le fond ou secret de nos negociations, estant
homme plus fidelle et affectionné vers moy que souvent bien
experimentie. Vous avez aussi à vous donner garde de Foular
qui estoit aultrefois au comtesse de Lennox, ma bel-mair,
d'aultant qu'il vous pourra accoster pour tirer qu'il pourra
de vous. Je remettray à votre retour en Escosse de vous
appoincter et nommer les lieux et personnes ici à l'entour pour
adresser ceulx de dessus la fronteir avec lesquelles vous avez
establye secrette intelligence, car cependant il ne vous serviroit
de rien de les cognoistre, et mesmement si je suis transportée
hors de cest et de la garde du cont de Schirreusberrye, comme
je voy les choses fort disposées, ce que advenant il me fauldra
recouvrir et appoincter toutes nouvelles intelligens et
moyennes. Je vous scay tres bon grè d'avoir faict gratifier
par mon filz le gentilhomme de dessus la frontiere et les deux
aultres qui estoient chez votre peir en deliberation de passer
en France et ne puis que je ne vous remercie des courtoysies
et plusieurs qu'ils ont receu de vous et des votres en ma faveur.
Je ay escript à mon fils pour tous ceux que par voz dernieres
vous m'avez recommendés mesmement pour Cavaillon, mais ne
vous hastes point de l'advancer sitost au service de mon fils
mesmement en l'estat de secretaire pour manier les effaires
secrettes. Plustost aymai je meux que mon filz luy donne
du bien et quelque honest moyen pres le jeune duc de Lenox,
son maistre. Car je suis bien content de le retenir en debuoir,
mais non de luy commectre d'avantage que nous n'en avons
eu quelque meilleure preuve et soyons esclaircis des soubcons
qui ont este cydevant prins de sa familiarite avec l'ambassadeur
d'Angleterre resident en France. Je trouve fort bon que vous
retirez de my lord Claude Hamilton toutes choses dont
vous pourrez vous servir du coste de deca, et mesmement, si
vous pensez ne deplaire beaucoup à mon filz, luy parlant en
faveur du dit seigneur, esseyes indirectement peu à peu de
luy moyenner quelque plus doulx et favorable traictement,
mais advises bien de ny interposer mon nom en recommendation sy vous ne voyes que mon filz soit pour le recepvoir en
bon part, d'aultant qu'elle me pourroit nuire sans profiter
à l'aultre. Je suis fort en colere du mauvaise maniement
en France de l'argent que j'avois obtenu pour mon filz, auquel
ne faillez de tesmoigner que les six mil escus qu'il a receu
viennent d'Espagne et qu'il y en avoit dix mil ordonnés pour
luy envoyer oultre les douze mil pour l'entretennement de
sa garde, ne pouvant comprendre à quoy il tient que Glasgo
ny aye satisfaict comme je luy avois commandé. Mais de
cela ny d'aultres choses concernant sa charge je ne puys avoir
aucune compte de luy, y ayant plus de six mois que je n'ay
receu un seul mot en chiffre de sa part, et cependant j'entends
d'ailleurs que soubz le nom de mon cousin, le duc de Guyse,
et quelques particuliers de la societie il dispose absolument
de toutes choses par dela à la baguette, sans ce donner beaucoup
de peyne comme je l'auray agreable ou non. J'ay regret
qu'un vieulx serviteur comme luy et de la qualité qu'il est
se soit laissé aller à telle, ny ayant aujourdhuy ung seul de
tous mes plus fidelles et affectionnés serviteurs et dependants
de moy, soient Escossois ou Anglois, qui ne m'en aye faict,
tant en particulier qu'en commune, des plainctes incroiables,
non seulement pour le retardement et desadvancement qu'ils
voyent de l'advenir en mes effaires, mais aussy pour le particuliers de faveuris et injures qu'ils disent avoir receu de luy.
De demeurant a toute ung avenement cest opinion que nul
ne peult estre en bon opinion et faveur avec le dit Glasgo
qui paroisse dependre de soy et affectionner directement
mon service plus que ses passiones et que nulle recommendation ou commandement de moy, pour expres qu'il soit, ne
peuvent de rien servire en son endroict qu'au contraire, de
sort qu'il y en a plusieurs qui à son occasion m'ont demandé
leur congé et licence de ne s'entremeller plus en mes affaires
voyants le peu que sans se rendre du tout factioux et jurés
du dit Glasgo ils y pouvent profiter pour mon service et pour
eulx mesmes. Ce qui en fin me contrainct de luy accorder
l'instante requeste qu'il m'a tant de fois et si importunement
faict ces annees passées pour sa retraicte hors de sa charge
d'ambassadeur. De quoy vous advertirez mon filz et des
occasionis qui m'y ont emmeu, desirant que celuy qui succedera
au dit Glasgo aye commission de nous deux comme associés
et en notre commun nom soit presenté au roy de France.
Il servira grandement à mon filz et l'Escosse d'avoir asseurée
intelligence et correspondence en France et ne luy costera
rien d'aultant que je me chargeray de l'entretennement du
dit ambassadeur. Je loue grandement la resolution que
vous me mandez avoir prise de dependre exactement et derectement et sans aultre respect quelconque des commandements
et volontes de moy et mon filz, quy est le seul moyen de
deservire vous confirmer et accroistre avec le temps le credit
de votre fidelite que jusques vous avez acquise avec tout
deux. Avec le present vous recepvras quelques articles en
forme de d'instruction pour adjouster à telles de mon filz.
Du reste specialement de votre offre pour ma delivrance,
je remects à en deviser à loysir avec vous quand vous serez icy, s'il
vous est permis. De quoy, sans aultre coverture ou artifice,
il fault que vous facies instanse pour seulement me visiter
de la part de mon filz à scavoir au vray de mon estat et sante
ou pour luy raporter mon intention touchant le traityé. Il
s'encontre encores dedans cest enclose ung mot pour le frere
de mon secretaire nommé Fontenoy, qui est à present pres
de mon filz vous priant sur toutes choses de l'avoir recommendé pour l'amour de moy durant le peu de sejour quy luy
est à faire en Escosse comme personnage de France et merite,
et auquel pour des services de son frere et les siens je me sens
tres obligé à tant. Je prie à Dieu qu'il vous ay, M. de Gray,
en sa sanct garde. De Vynkfeild ce 1 Octobre, votre enteirement bon maytres et amye. Marie. |
|
P.S.—J'ay differé d'envoyer l'enclose jusques à present
attendant de jour an aultre quelque nouvelle assurance de
votre acheminement en ce pays, lequel je trouve fort estrange
aye esté si longuement retardé, la royne d'Angleterre, à ce
qu'on m'a donné à entendre vous ayant accordé votre passeport
sur le premier instant que en a esté faict; et elle (sic) en son conseil
prennent occasion sur votre retardement de retarder aussy
leur negociation pour le traité et disent qu'ils vous veullent
ouyre avant que passer oultre. |
|
Instructions à M. Gray pour adjouster à celles qu'il y a de
mon fils et sont separées par articles chascune desquelles
a cest marque [symbol] separes –o. Proposera à la royne d'Angleterre
que comme par tout debuoir.
Endorsed: To Gray for the Queen of Scots.
Unfinished. Copy in the hand of Archibald Douglas, on
paper bearing the same water mark as that used for letters in
the handwriting of the Queen of Scots. 9 pp. (133. 50.) |
|
Roger Manwood and Edward Flowredue to Thomas
Morryson, deputy to the Clerk of the Pipe. |
1584, Dec. 10. |
We require you to make a perfect declaration of the estate of Thomas Paynell, his debt, that we may
know what is behind unpaid, and how it is to be answered.—
—10 December, 1584.
Minute. ½ p. (213. 66.) |
|
Ulster. |
1584. |
Pedigree of the Queen's title to Ulster.
In Burghley's hand. 1 p. (142. 83.) |
|
France. |
1584. |
Article of the ordinances made by Henry III at
Paris, 1584, with regard to enemies' goods in French and
allies' ships, and munitions of war.
½ p. (203. 59.) |
|
Map of Portsmouth. |
1584. |
Map of Portsmouth and district.—1584.
Endorsed by Lord Burghley. Vellum. (Maps 2. 33.) |
|
Richard Cockshuite and William Randisonne to the
Queen. |
1584. |
For a lease in reversion, for their services as servants
in ordinary.
Endorsed: 1584.
Note by J. Herbert that the Queen grants the petition.
1 p. (1001.) |
|
Horatio Palavicino. |
[? 1584.] |
Information as to the manner in which Horatio
Palavicino's business with her Majesty was carried out. |
|
The total sum of the Queen's obligations to Palavicino
was incurred on two occasions. The first was in 1578 when
his agent in Antwerp concluded the transaction with Cobham
and Walsingham, who were then her Majesty's ambassadors,
for the sum for which he had the bonds at that time. This
appears by their letter to his said agent dated from Antwerp
on July 18. The second occasion was in January, 1580,
when Palavicino by the authority of her Majesty's commissioners appointed upon that business paid off Battista Spinola
who held the Queen's bond for a large sum. This appears by
the commission dated December 23, with which he agreed
on January 3. |
|
He had new bonds for the whole principal sum and a
warrant on the Exchequer for the yearly interest at ten per
cent payable half-yearly, so long as her Majesty held the
principal sum. |
|
In the first transaction Palavicino being a private person
ought not to seek for the money which her Majesty took
by the said business. He had no occasion to trust another
except for her use and service. He treated voluntarily with
her Majesty relying entirely on her faith and justice. |
|
In the second transaction Palavicino pledged himself to
do good service to her Majesty, since otherwise Spinola would
have sold her bonds publicly to the no small prejudice of her
reputation. Wherefore he thought that she would always
be grateful to him for the good will he showed in her service. |
|
Persisting in this good will he has offered to extend her
Majesty's credit, which is now matured, for a further term
of three years under the same conditions. She will therefore
recognise that he has not committed nor will ever commit
it to the confidence of any others than of her Majesty or her
partners, still less that he will pursue any other fortune than
hers. |
|
Wherefore since her Majesty is creditor to the States of
the Low Countries for the said sum and of other sums greater
than she could have lent them, which he has borne up to now
and is willing still to bear, the risk and expense ought to touch
her without Palavicino suffering either directly or indirectly
any delay or damage. |
|
But if her Majesty thinks that she is only a surety for the
people of Flanders and that her bond procures the payment
of interest and principal by them, that is contrary to the fact
and so dangerous to Palavicino that he is forced to say that
neither his own honour nor respect for his brothers who are
concerned in this matter will let him consent to be dependent
on the success of the Low Countries. He prays her Majesty
not to insist on this which is of all things impossible to
him. |
|
Let her Majesty rather be pleased to understand that it
was in her name and on her service that Palavicino incurred
such liabilities. Let her be like herself and have her wonted
regard for the preservation of her good credit, for above all
princes has she succeeded in paying off not only her own
obligations but her ancestors', amounting in principal and
interest to very great sums. She will acknowledge in her
own mind that she is the real debtor for these to Palavicino
and will give him the promised satisfaction.
Italian. Undated. 2 pp. (162. 26.) |
|
Tragicomedy on Spanish affairs. |
[1584 ?] |
"Tragicomedie sur l'historie de nostre temps
puys lan 1556 jusques et comprins 1584 avec le Songe de
Pompée et la descente du Cardinal aux enffers. Le
tout bien practicqué et composé par un gentil homme
francoys."
Also, "La conclusion de ce comedie accommodé a l'estat
present des affaires."—Signed by Jacques de Sortembose
escuyer, Sieur du Mont le Roy.—Undated.
39 pp. (246. 141.) |